Mon poète
Oui, ça crève encore les yeux, le cœur en amende, en intime.
On pourrait le voir bienheureux, avec la peur qui le sublime.
Mais les yeux levés vers son ciel, déversent ces gouttes de pluie
Trop de larmes...ces essentiels. La fin d'un hiver... la survie.
Installé là dans son fauteuil, le calme a pris son apparence
Un encrier comme cercueil, les feuilles choient telle l'absence.
Déluges de cris en ses doigts, l'angoisse au sein de ses prières
L'orage s'étouffe en sa voix, le soleil gît sur ses paupières.
Qui peut « falloir un éternel », en chaque vie, en chaque vœu ?
Un bout d'accord dans le charnel ? Un bout de soi même boiteux ?
Mais ça crève encore les mains maquillées d'encre et de caresses
L'amour s'écrie en parchemin, alliant l'envie et la tendresse .
Les mots comme unique raison déchirent un bout d'existence
Lavant, foulant toute passion pour l'accusé d'une souffrance.
Installés là au quotidien, ses vers s'opposent à la nuit
Le jour à beau feindre l'éteint, la mémoire dort avec lui.
Puis l'inconscient en bouclier froisse ses draps et puis sa peau
Car dans son lit toujours défait, repose un antan, son bourreau.
Qui peut « souffrir un idéal » en chaque mots, en chaque cœur ?
Un fou destin qu'on dit banal ? L'espoir narré tel un auteur ?
Et ça crève encore le corps feignant succomber à l'hier
La vie se compare à la mort, un doux supplice au goût d'enfer.
Le silence comme témoin, accouche l'écrit d'un « Pourquoi »
La symphonie souffle un besoin de s'amoindrir sans une croix.
Installé là au bord du lit, l'égarement s'est éclairé
La plume étreinte d'insomnie, pleure un pesant de regretter
Alors s'érigent les « Comment », à fleur de peau, sur une page
Et se noircissent les tourments au seuil des lignes, des ombrages.
Qui peut « sombrer l'inspiration » au cœur de l'âme d'un poète ?
Un parfait d'Amour, l'illusion ? Ou l'altération d'une quête ?
2007