Espoir des abusés
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Y’a ces raisons qu’on fout en l’air
Qu’on balance de pore en port
Qu’on déchire et récupère
Histoir’ de pas gâcher le sort.
Et des refrains dans chaque impair
Ces mots qu’on appelle en renfort
Quand sous les yeux se cerne un air
De trop de mal et d’indolore.
Y’a c’qu’on cache sous le cœur
Des empreintes et des morceaux
De chair griffée par la douleur,
De fier confi dans un fardeau.
Et des amours, des âmes sœurs
Qui meurtrissent les idéaux
Et qui balafrent la candeur
A coup d’enfin et de pipeaux.
Y’a ces milliers de rêves fous
Qu’on n’ose pas peindre de bleu
Couleur du ciel, l’énorme trou
Où gisent morts, parents et vœux.
Et de ces jours mis à genoux
Pour le prix fort d’un bienheureux
Quand on a plus que des verrous
A chaque porte et chaque mieux.
Y’a la galère et l’écorchure
A camoufler sous des sourires
Quand trop chialer nous rend moins dur
Et fait s’enfuir amis et dires.
De ces leçons creusant l’usure
Qu’on porte haut sans s’accroupir.
Des recollés à la cassure
Pour se targuer de pas faillir.
Y’a les non-dits, les faux semblants
Les utopies, contes de fées
Les trahisons et les blessants,
La solitude et le budget.
Y’a tout c’qui bouffe le mordant
Même la foi, l’honnêteté.
Mais au grand dieu, ô tout puissant
Y’aura jamais au grand jamais
La mort de l’âme et de penser.
Catangèle