Introversion d'Avoir
J’habite un corps né sous tes mains, un être emperlé, abrité sous mes yeux. Ici le temps se fait embrun et conjugaison.
J’habite un juste milieu, un repaire de pensées éblouies par un Adieu qui préfère l’agonie à la Vie. Qui préfère s’alanguir sur la langue plutôt que s’incliner sur les lèvres de l’absence. Les rides y transportent en elles leurs témoignages… L’intention.
Il n’est d’autre lieu où se démystifie le silence. Ci-git ce qui me transporte à demain. Ce qui revient inlassablement entre deux raisons. Ici l’histoire écrit l’auteur. Hier s’étire jusque dans les veines, vagabonde en sainte axe. Espérer ne rime à rien lorsque l’Âmour est manifeste.
Alors se dresse l’évidence. La mémoire se joue des jours, sème des retours d’effluves et cultive ton ombre.
Ciel que l’apaisement y est crève-cœur qui soulage.
Et même si parfois, le manque vient à blesser la semblance, subsiste toujours le goût de tes lèvres pour polir le tissage. J’ai tes mots dans la poitrine, ta prose dans le cœur, ton silence sur mes lèvres et ton corps transi sur ma peau. Le mutisme compose avec l’attachement, ce qui parfait la compensation.
L’Ecrire est devenu « jouer avec le temps », tisser des saisons et bâtir des desseins. Je mime le bonheur dès lors que mon esprit me conte Nous. Dès lors qu’il me rappelle le commencement (notre fin). Depuis, mon monde ne tourne plus à l’envers. Il fréquente mes erreurs, les courtise et prévaut les hauts et les bas… Les sourires couchés sous les larmes.
Tu me manques terriblement Âmour … Mais la raison se fout du manque, se fout de mes fissures. Ici, le verbe sanctifie les acquis.
Le présent culmine et dépasse les toits des châteaux en Espagne jamais bâtis. Ici, Nous est un rescapé, rédempteur de mes heures... d'Être. Tous les toits des cathédrales ne sauraient prier l'Adieu ... L'Amen.
Ici domine un besoin de Toi en Moi. D'un "jamais oublier"....
( photo Aneta Ivanova ) - ( Musique Léonard Cohen )