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A demi Mot
17 mars 2013

Immatérialisme d'être

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Photo de Elena Oganesya

Ici. Le temps n’a plus d’accords ni d’endroits. Flottement entre deux jours. Entre deux mots. Entre un passé et cette ultériorité qui me distance toujours un peu plus.  Entre deux mondes. Celui qui fut notre et cet autre sans visage. Sans arôme. Cet autre sans nom, spectre d’un avenir qui m’importune.

Ici. C’est la famine, un fossé entre deux rives. Un silence qui persiste et s’étire entre le jour et ses nuits. Entre toi et moi. Comme un espoir indécis à la gorge brisée. La voix ne brûle plus la langue. C’est un chant de cendres, de paroles évanouies. Seul un fondu de chagrin s’épuise et s’ébruite sur mes joues. Vacarme assourdissant d’un mutisme qui s’essaye à écrire. Ecrire, pourfendre l’inévitable. Tuer la fin à coup d’en corps. Encore. Juste un peu. Juste un geste. Juste une pensée. Un souvenir. Juste un lien.

Ici. C’est l’inachevé. Un lieu où l’écrit devient prétexte d’une continuité. Allégorie de l’être et consistance qui maintient en vie la raison. Une métamorphose, une tendresse qui s’éternise. Un sentiment qui se façonne à l’abri des erreurs et de la décrépitude. L’accomplissement d’un soi à l’image de ce qui aurait pu être. Ou avoir.

Ici. Pas un jour ne passe sans ses crépuscules. Sans ses ombres, ses fantômes. L’heure y est suspendue. Le temps s’arrête. ( Illusion me diras-tu ). Mais c’est elle qui me protège. Et d’ailleurs et d’ici. De ces douleurs qui m’attendent là-bas. De l’autre rive. Des « sans toi ». L’illusion perpétue, épilogue. Elle prolonge l’achèvement et contourne l’adieu.  

Ici. Est un espace sans forme, ni saisons, ni matière. L’infini. Où seule l’étreinte ne se conjugue plus. C’est le renoncement de l’abandon. La chair y est poème. Seul lieu où subsiste Nous, même sans nous. Une Mort vivante qui n’a en soi, qu’ici comme demeure.

Ici. C’est un brouillard animé d’une lueur. Un Nous brûlant, vivant. L’Âmour y est sublimé ;  l’Intemporel, accompli.

 

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Commentaires
B
Je découvre votre blog...cette phrase m'interpelle ( et tant d'autres dans tout ce que je viens de lire " Seul lieu où subsiste Nous, même sans nous". Je dis Oui. J'ai cette demeure dans le sang. Merci de votre écriture , déchirante et attachante. Nath
A demi Mot
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