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A demi Mot
27 février 2013

Tirer sa révérence

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Il est des quais de gare qu’on n’ose pas regarder dans les yeux. Des instants de valises trop pleines et si lourdes à porter, que l’on cache dans son col, des larmes impossibles à verser. Alors que des pas pressés se heurtent entre eux, se dévisagent, s’excusent, les trains grondent leur impatience et les sifflets hurlent qu’il est l’heure. L’heure de partir. Hurlent la fin, les au revoir, l’heure des adieux.

La fin... Elle étouffait dans mes yeux. La fin grinçait des dents, ressassant l’Impossible qui grignote encore quelques morceaux de cœur propagés dans ma poitrine.  Il était l’heure de lâcher cet espoir qui avait si souvent fait le sourd et muet. L’heure de ne plus résister. L’heure de ne plus y croire. L’heure de l’évidence. L’heure du choix rendant l’Impossible, accompli.

Il était morne ce quai de gare. Il était bruyant, il était laid. Il était fort. Me laissant sans voix ni pensées. Des lustres de points de suspensions rencontraient le point final. Le point enfoncé dans la poche, me restait juste quelques bouffées de cigarette, quelques accélérations de battements de cœur, quelques raisons de ne pas vouloir me souvenir, là, à cet endroit précis de ma vie.

Et pourtant….

Une éternité. Un vide incommensurable écartèle cette nuit qui me sépare du passé. Les minutes creusent le fossé. Assise dans ce train, la voiture s’enfonce dans un avenir loin, si loin d’Hier. J’ai laissé planté là-bas sur le quai, ce qui aurait pu être au présent et qui ne se conjuguera jamais qu’au passé. Jamais au lendemain. Jamais en réparation. J’ai laissé derrière moi, un regard que je ne croiserai plus, des caresses passées, des promesses jamais faites. En écrasant mon mégot, j’ai jeté sur le sol, souvenirs, larmes, Âmour et douleurs. Et …

Je n’ai pas pleuré.

La nuit assombrit mes prétextes. La raison se défigure à chaque arrêt.  Il est des regrets qui toisent les jours, les regardent d’en haut silence, et qui ne trouveront jamais les mots. Jamais.

Une prise de conscience ? La naissance d’une autre peine ?

Il est des quais de gare témoins d’évidences. Témoins d’un espoir tirant sa révérence…

D’un Adieu mon Âmour. 

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